On appelle comput pascal, ou plus simplement comput, l'ensemble des techniques de calcul qui permettent de déterminer la date à laquelle la fête de Pâques doit être célébrée chaque année. Depuis le VIIIe siècle, ces calculs suivent universellement la norme établie à Alexandrie, qui a bénéficié de l'expérience des astronomes égyptiens (voir ci-après). Ces règles normalisées sont par conséquent désignées sous le nom de comput alexandrin.
Les premières communautés chrétiennes ont suivi, pour la célébration de Pâques, des usages divers sur lesquels nous ne sommes pas parfaitement informés.
Le système complexe qui s'est imposé au IVe siècle vise à commémorer la Résurrection à une date voisine (selon le calendrier hébraïque) de celle où l'événement a eu lieu, tout en fixant la fête à un jour de dimanche et en évitant qu'elle puisse jamais coïncider avec la Pâque juive.
Le Concile de Nicée (352) a définitivement fixé la célébration de Pâques au premier dimanche suivant le première lune de XIV jours (considérée comme « pleine ») qui de produit à partir de l'équinoxe de printemps.
La détermination de cette date exige l'établissement d'une concordance entre le calendrier usuel (solaire) et les lunaisons. Elle repose sur des méthodes traditionnelles de calcul, fondées sur une série de paramètres spécifiques (« arguments »).
La règle définie à Nicée se fonde sur le cours de la Lune sans imposer un calendrier lunaire de référence. Or des traditions divergentes existaient pour le calcul les lunaisons. En particulier, la date conventionnelle de l'Equinoxe de printemps était fixée au 21 mars dans la tradition égypto-grecque, mais au 25 mars dans la tradition romaine. De plus, ce n'est qu'avec Denys le Petit (Dionysius Exiguus, vers 540) que l'on a disposé de tables décrivant correctement la concordance des lunaisons avec le calendrier usuel (solaire), selon un cycle de 532 ans.
Aussi, avant que le mode de calcul oriental (alexandrin) s'impose définitivement à l'ensemble de la Chrétienté (VIIIe siècle), différentes tables ont circulé en Occident, assignant à Pâques des dates différentes de celles adoptées par les églises d'Orient. Les principales sont la Table romaine de LXXXXIV ans, remontant au milieu du IVe siècle, et celle de Victorius d'Aquitaine, élaborée vers 450.
Les divergences ici signalées sont reprises de la liste établie par A. Giry (Manuel de diplomatique, Paris, 1902). Ces indications doivent être interprétées avec beaucoup de prudence, pour deux raisons principales :
Néanmoins, de nombreux témoignages montrent que la table de Victorius a joui d'une grande autorité en Gaule; et il est avéré que les églises de (Grande) Bretagne ont continué à utiliser jusqu'au VIIIe siècle des tables pascales représentant l'ancien usage romain et « périmées » depuis longtemps.