Données liturgiques

Le calendrier ecclésiastique se divise classiquement en deux parties :

  • Le temporal, qui contient les fêtes du cycle liturgique proprement dit. La plupart sont mobiles, c'est-à-dire que leur date dépend de celle de Pâques et change d'année en année. D'autres sont liées à la célébration de Noël et tombent donc à date fixe.
  • Le sanctoral qui contient les fêtes des saints célébrées par une église, que ceux-ci soient communs à l'ensemble de la chrétienté ou propres à ladite église.

Temporal

Les fêtes du temporal sont communes à l'ensemble des églises de la chétienté et leur distribution n'a pas varié dans le temps, à d'infimes exceptions près (réduction des dimanches de l'Avent de cinq à quatre au XIe siècle).

Les seules véritables différences concernent les époques anciennes (jusqu'au VIIIe siècle) et résultent de divergences dans le mode de calcul de la date de Pâques, qui ont pour effet de décaler l'ensemble des fêtes mobiles.

Le bouton « Temporal » commande l'affichage des principales caractéristiques de la messe du temps : introït, épître et évangile. Ces indications correspondent à l'usage romain. Les usages locaux présentent avec celui-ci des différences qui peuvent être importantes, spécialement pour les dimanches ordinaires et les fêtes mineures. Ces particularités n'ont fait l'objet de travaux systématiques que pour les époques les plus anciennes. Il est donc impossible d'en rendre compte dans un programme comme celui-ci.

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Sanctoral:

Millesimo propose un vaste choix de calendriers représentant la pratique liturgique réelle des églises, principalement françaises. Cette documentation vise à permettre d'exploiter l'information que le culte des saints peut fournir pour la « localisation » des textes et des documents.

Le bouton « Sanctoral » commande l'affichage complet du sanctoral couramment sémectionné et permet d'y effectuer des recherches.

Sources :

Les principaux calendriers des églises de France ont été relevés de première main dans des manuscrits dont l'attribution liturgique est certaine et cautionnée par les répertoires du chanoine Leroquais.

Cette documentation a été complétée par le dépouillement de l'édition « synoptique » de 360 calendriers (principalement français) conservés à la Bibliothèque nationale de France, publiée en appendice au CCHP.

L'identification des usages liturgiques, souvent très approximative dans le CCHP, a systématiquement été contrôlée sur les répertoires de Leroquais. Quelques corrections été apportées çà et là aux nombreuses anomalies qu'on relève dans cette édition.

Indication des rites :

Lorsque ces informations sont disponibles dans la source utilisée, des indications sont données, entre crochets, sur le rite (ou degré de solennité) attribué à chaque fête.

Exemple extrait du calendrier parisien
13 juinBasilidis & soc. m. [Mª]
14 juinBasilii ep.c.[S/dup.]; Rufi & Valeriani m. [Mª]
15 juinViti, Modesti & Crescentie m. [III]
16 juinFERREOLI & FERRUCII m. [Dup.]; Cyrici & Iulitte m. [Mª]
17 juinAviti ab. [III]
18 juin Marci & Marcellini m. [III]; Fortunati, Marine [Mª]

Ces indications, éventuellement ramenées à une forme concise et normalisée au sein du même calendrier, sont données telles qu'elles ont été relevées. La multiplicité et la complexité des usages ne permet pas d'en dresser un tableau.

Ceux à qui ces indications sont utiles sont familliers de ces notations (proches de celles qu'on trouve dans les calendriers originaux) et les interprêteront sans peine.

Notes historiques :

Les travaux critiques qui ont été menés sur certains calendriers – malheureusement trop peu nombreux – permettent parfois de disposer de renseignements sur les dates d'introduction des fêtes ou des modifications de rite. Ces indications ont été introduites là où elles étaient suffisamment systématiques.

Le symbole " > " indique un changement (généralement une élévation) de rite.

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Calendriers particuliers

Sanctoral « générique » :

Le sanctoral « générique » rassemble les saints qui sont le plus fréquemment attestés dans les calendriers médiévaux d'origine française, d'après le témoignage du CCHP. Sont notamment considérés comme tels les saints dont le culte est attesté dans plusieurs provinces ecclésiastiques. Ce sanctoral permet donc de déterminer, a contrario, le degré de significativité du culte d'un saint.

Les impératifs techniques ne permettent pas de traiter les fêtes spécifiques sous forme de calendrier intégré. Une liste est disponible parmi la Documentation complémentaire (cliquer sur le lien ci-dessus).

Sanctoral gélasien-grégorien :

Ce sanctoral représente la strate la plus ancienne de la liturgie romaine, qui s'est diffusée dans l'Europe à l'époque carolingienne. Les calendriers des églises particulières se sont formés par l'incorporation de saints locaux à cette « liste de base ». Il est par conséquent normal de retrouver les saints qui y figurent dans la plupart des calendriers.

Sanctoral romain contemporain (1968) :

Ce sanctoral correspond à l'usage romain réformé à la suite du concile Vatican II. Il est donné à toutes fins utiles. Pour l'historien, il permettra surtout de détecter les dates erronément établies d'après un usage moderne.

Martyrologe d'Usuard :

Contrairement aux calendriers, qui ne mentionnent que les fêtes effectivement célébrées dans la liturgie locale, les martyrologes veulent être le recensement exhaustif des saints reconnus par l'Eglise. Ils permettent d'annoncer quotidiennement les saints du jour au cours de l'office capitulaire.

Le martyrologe composé par Usuard de Lyon († 897) constitue la base de la plupart de ceux qui sont utilisés dans les communautés canoniales ou monastiques. L'adaptation à leur usage propre se résume généralement à l'addition de saints particuliers à la fin des jours correspondants. Le recours à ce « calendrier » permet de les reconnaître.

Calendrier romain antique :

Le calendrier impérial de Tibère (datable de ca. 22-31 apr. J.-C.) est l'un des rares calendriers romains complets et détaillés qui nous soient parvenus. (Beaucoup ne contiennent que l'indication des lettres nundinales et des jours néfastes.)

Les lettres nundinales, la distribution des jours néfastes et les dates des grandes fêtes liées à la religion romaine officielle (ici indiquées en capitales) sont restées immuables jusqu'à la christianisation de l'empire. Les célébrations commémoratives et les jeux ont connu des changements sur lesquels on est le plus souvent mal renseigné.